L'historique

 

Histoire de Soye :

SA LOCALISATION

En provenance d'uzelle par la D 29, on surplombe le petit village de Soye, on est frappé par le regroupement des maisons qui bordent les trois rues parallèles du Jalan, du Crau et de la Veue. Ces maisons sont construites dans une petite vallée à une altitude de 310 mètres, entourée de collines aux quatre points cardinaux, aux versants raides à l'Ouest, au Sud et à l'Est, à la pente douce mais très longue et accidentée au Nord pour atteindre le point culminant de 507 mètres à près de 4 kilomètres du village dans le bois du Geney.

D'une superficie de 1 389 hectares, le territoire communal jouxte au Nord à ceux de Bournois et d'Acccolans, à l'Est à celui de Mancenans, au Sud à ceux de Pompierre et Fontaine, à l'Ouest à celui de Gondenans-Montby. 

Certains éléments ont conduit autrefois à la création et au développement des communautées humaines : la proximité des points d'eau, les positions facilement défendables, les abris naturels, la richesse des terres, la nature du sol et sa déclivité contribuent à acheminer vers la partie basse du territoire communale une importante quantité d'eau. Cette présence d'eau abondante a déterminé à l'origine le nom du village : les racines celtiques sey, soy signifient eau.

D'après Th. Perrenot, auteur des toponymies Franc-Comtoise, sûs, soso, sùsa provenant du haut allemand serait l'eau qui mugit. 

Au cours des siècles, le mot s'est modifié en Sosis (1040), Soyis (1142), Soies (1181), Soye (1259), Soes (1277), Soies (1343), Soyes ( registre ecclésiastique du XIV° siècle), Soie (1600), puis enfin Soye.

Soye est un lieu de passage obligé dans une région historiquement convoitée, prouvé par le tracé encore visible d'anciens chemins et par la convergence des routes actuelles.

Deux voies, d'origine gallo-romaine, semble t'il, parcouraient ce grand territoire.

L'une, jadis nommée "Le vieux Grand Chemin" évitant le village actuel, traversait le nord du territoire communal dans le sens ouest-est et son tracé demeure inscrit dans la nature. Elle venait d'Uzelle via les Echarquenans et se dirigeait vers Belfort  par Geney et Arcey.Son tracé était à peu près rectiligne; au carrefour de l'Homme Mort, un embranchement conduisait à Mancenans et à Blussans où elle retrouvait la voie du Rhin.


Une autre voie ancestrale "Vieille Route" courait de Gondenans Montby, Fontaine, à Mancenans en passant par le village de Soye : la diligence l'empruntait, elle est encore utilisé de nos jours.

De l'époque romaine, les seuls objets trouvés à Soye et déposés au musée de Besançon, sont trois pièces de monnaie datant des deux premiers siècles après J-C. 

                   

 

 

 

 

 

 

 

Un héritage probable des Romains, est le mot Jalant qui désigne une partie du village actuel. Aux temps anciens, l'important marais formé par l'eau attirait animaux et en faisait un endroit idéal pour la chasse. Les nemrods de l'époque auraient, paraît-il, érigé dans le voisinage un temple dédié à la déesse Diane.

Le chemin qui y conduisait s'appelait le Djallan qui, au cours des siècles, est devenu le Jalant.

Avec les Romains, les Burgondes sont le peuple qui a laissé la plus forte empreinte dans notre région : Soye, Bournois, Les Echarquenans, Abbenans, Appenans, Mancenans sont d'origine burgonde, de même que les patronymes Baudrey, Beaudroit, Beuret, Bersot, Ory, Oudot, Vuillamier, Vuillaume etc....

La présence à Soye des Burgondes est attestée par la découverte sur une crête au Sud-Ouest au lieu dit Faubourgs des Sarrazins, plusieurs centaines de sépultures livrant des fibules, des couteaux, des scramasaxes, des plaues de baudriers. Quelques sarcophages de pierre blanche orientés est-ouest furent également mis à jour, la plupart des squelettes étaient enserrés dans des laves et avaient les pieds en direction de l'est, du soleil levant. Une belle boucle de ceinturon en bronze, retrouvée lors des fouilles est visible au musée de Besançon.


 

SES HABITANTS

La commune de Soye fait partie du canton de Bavans et de la communauté de commune de L'Isle sur le Doubs, ses habitants sont les "Soyots"

Une légende s'attache au village, rapportée par Ch. Thuriet

"Les cairouties de Soye" 

Un paysan du village sentant la mort venir voulut, une dernière fois, donner à sa femme un témoignagede son amour. Il rédigea son testament par lequel il lui léguait ce qu'il avait pour tout bien : son cheval et son chien. Il spécifia qu'elle devait vendre le cheval et donner l'argent au prieur de Lieu-Croissant ( ancien nom de l'Abbaye des Trois-Rois, fondée en 1133) afin qu'il dise des messes pour le repos de son âme. Quant au chien elle pouvait en disposer à sa guise. Quelque temps plus tard notre homme mourut ;  sa femme le pleura beaucoup. Désirant respecter les dernières volontés de son mari elle s'en alla à la foire à L'Isle avec les deux animaux. Le cheval souvent en pâturage, bien pansé, le poil brillant, l'oeil vif présentait bien. Un paysan des environs désirant refaire son attelage le remarqua, tourna autour,regarda ses dents et finalement le trouva convenable.

                       - Combien le cheval, ma bonne dame ?

                       - Je vends les deux bêtes ensemble, mais pas l'une sans l'autre, vous comprenez, le chien couche aussi à l'écurie.

                       - Oui, mais votre chien n'a que les os et la peau; il ne vaut rien !
La femme qui avait calculé son affaire rétorqua : "oui, j'en conviens mais on peut quand même s'entendre. Regardez ! Son collier et sa laisse sont quasi neufs.
Tenez, prenez le chien pour cent écus et je vous donne le cheval pour un écu seulement."

L'homme réfléchit un instant, partit ensuite d'un grand éclat de rire et constatant que le marché, malgré sa bizarrerie était raisonnable quant au prix, acheta les deux animaux et régla sur-le-champ.                                

En revenant à Soye, la femme fit un petit détour par l'abbaye de Lieu-Croissant et remit un écu au prieur en disant : "C'est le prix du cheval, j'ai respecté la volonté de mon mari."
L'histoire fut bientôt connue de tout le village; on appela notre femme "lai cairoutier" et plus tard au fil des ans les habitants héritèrent du surnom de "cairoutie".

     
 

SA POPULATION

L'évolution de la population de Soye fait tout d'abord apparaître une forte croissance de 1801 à 1841, période de la révolution démographique du XVIIIe, depuis la population a commencé à baisser de façon à peu près régulière, diminuant de 500 personnes en un siècle. Elle a atteint un point minimum en 1975 avec 218 habitants, cette décroissance a été beaucoup plus importante à certaines périodes. De fréquentes épidémies, dues le plus souvent au manque d'hygiène et à la mauvaise qualité de l'eau , la chute la plus remarquable se manifeste lors de la période 1851-1861 où l'on perd 135 habitants en 10 ans. L'exode rural etl la baisse du taux de natalité concourent, avec les guerres à ce phénomène, lors de la première guerre mondiale 23 habitants sont morts pour la France, la deuxième guerre mondiale a fait 2 morts. La décision d'ériger un monument pour honorerla mémoire des morts de la guerre est prise le 8 février 1920.

Aujourd'hui la commune de Soye compte 374 habitants, la population ayant considérablement augmentée depuis 2007 avec la création du lotissements.

Le maintien des patronymes, en effet, plus du tiers des noms de famille relevés en 1936 est commun avec ceux de 1841, ainsi on peut citer les familles : Benoit, Boby, Druet, Dubillard, Fournier, Jeanneret, Lombardet, Pégeot...

 

 

Histoire d'eau :

SON RUISSEAU :  LA SOYE

Ruisseau de Soye, qui prend naissance sur notre territoire à la source de Gourdevaux qui se présente sous la forme d'une pièce d'eau circulaire de 12 mètres de diamètre, dans un pré du bois de Buissenot.

Ce point d'eau n'est autre qu'une résurgence du ruisseau d'Uzelle qui après avoir passé le Moulin Brûlé se perd sous terre au lieu dit Les Entonnoirs et réapparaît à Soye à la source des Gourdevaux après un parcours de 3 km environ sous terre, en période de crue, le lit caché se dessine en surface. 

 

 

 

La Soye est également alimentée par des eaux provenant du plateau de Viethorey, du vallon des Echarquenans et des Larges, le ru de Bassignot cours d'eau temporaire, par forte pluie apporte une quantité d'eau importante provenant des Côtes de Gondenans Montby, de Fontaine.

 

 

 

 

 

La Soye, descend en direction du Sud, s'infléchit vers le Sud-Est au pied de la côte de Fontaine, surplombé par le pont d'Ancenans, il reçoit sur la rive gauche le Bief de Soye qui après avoir traversé le village et le parc du château se grossit d'une partie des eaux de la Sarre.

 

 

 

Longue de 6.3 kilomètres elle descend la sinueuse et étroite vallée qui conduit à Pompierre sur le Doubs où elle finie dans le Doubs. Autrefois elle alimentait diverses installations moulins, scierie, taillanderie, dont la diminution de la population et l'avènement de l'ère industrielle entraînèrent leur disparition.    

 

Aujourd'hui, seule une pisciculture utilisant l'eau fraîche du ruisseau poursuit son activité, et une association de pêche oeuvre à sa préservation.



 



 

LE GOUFFRE DE POURPEVELLE

Lieu capital de résurgence des eaux en ce territoire karstique, célèbre par le Gouffre de Pourpevelle,     

il a son entrée au Nord Ouest du village sur le plateau des larges. Les premières explorations méthodiques furent réalisées en 1930 par le groupe de spéléologique de Montbéliard, cette équipe put reconnaître une partie importante du réseau souterrain et en donner la description. Depuis de nombreux groupes : le GS DOUBS, en 1965, le GS CLERVAL, en 1976 ont exploiré la cavité permettant d'accéder à de nouvelles galeries.

La Barrière Blanche à Pourpevelle

 

Galerie de la Machoire à Pourpevelle

 

 

1975 fut une année capitale, le groupe ASCO (Association Spédéalogique de Côte d'Or) découvrit Poupelui 1 en 1976, puis Poupelui 2 en 1978. Début 1986, quelques prolongements furent encore découverts portant la profondeur maxima de 106 mètres, pour 10 123 mètres de longueur, en faisant la première grotte de Doubs avec une seule entrée.

 

 

 

 

 

 

LE TROU SOUFFLEUR

A la limite des communes de Soye et Pompierre, en bordure de route, se remarque le "Trou Souffleur" exploré sur une trentaine de mètres en 1974 par le GS de Clerval. Il se caractérise par l'émission d'un fort courant l'air froid qui s'exerce de haut en bas en été et change de sens en hiver. Une seconde ouverture située une centaine de mètres plus au Nord dans la pente boisée et à une altitude supérieure explique cette circulation d'air.

 

SES MOULINS

  • Le moulin de Genille et le moulin du Haut

 

 

Depuis le cadastre napoléonien, le moulin de Genille a pris une certaine importance. En effet, en 1852, époque où la culture des céréales est très développée, il a trois paires de meules, une ribe, une huilerie et un battoir ( contre un moulin tournant et deux ribes en 1750). Aujourd'hui, les deux moulins ont cessé leur activité, on ne connait pas à quelle date, on sait seulement que l'huilerie fonctionnait encore en 1876.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si la plupart des bâtiments du moulin Genille existent encore, il n'en reste qu'un au moulin du Haut, une pierre qui a disparu au cours de la destruction 

portait cette inscription " Entre, qui apporte quelque chose. Qui n'apporte rien passe son chemin".

 

A partir de 1952, il eut un changement de propriètaire Mr Chauvey acheta la propriété et le moulin fut rasé. L'espace libre obtenu et la prairie en aval permirent de créer l'établissement piscicole que nous connaissons aujourd'hui. Quant au moulin Genille, il conserve une roue et deux bâtiments.

 

 

 

 

 

SES FONTAINES et LAVOIRS :

  • La fontaine Jeanne D'Arc et l'abreuvoir de la Veue 


 

 

 

La fontaine Jeanne D'Arc autrefois appelée fontaine du Crau, comportait un bassin construit tout en longueur servant d'abreuvoir et touchant presque la route. En 1879, la commune de Soye prend la décision de la refaire sur un modèle nouveau de forme octogonale, surmontée d'une statue de Jeanne d'Arc érigée par la municipalité en 1913, ce qui lui voudra son nouveau nom " La fontaine Jeanne d'Arc". Cette statute a été détériorée et remplacée par une vasque, puis une nouvelle sculpture de l'héroïne a été mis en place.

 

 

 

Assèchée depuis 1971, l'abreuvoir sera comblé de terre et fleuri, en même temps que l'abreuvoir de la Veue,qui est très discret derrière son écran de feuillage et qui il se remarque davantage en été avec son bassin ornementé de fleurs.

 

 

 

  • La fontaine du Jalant et du presbytère

Située toutes deux près dl'église, au centre du village, et toujours en fonction : 

Devant l'église, la fontaine du Jalant, lavoir octogonal du milieu du XIXéme est lui couvert de métal et ceci dès sa création. Reconstruite en 1868 , rénovée charpente et couverture notamment en 1987, en veillant à respecter ou reproduire scrupuleusement l'aspect ancien et métallique de cette toiture est un édifice remarquable qui trône et embelli la place du village.

 

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L'autre la fontaine en demi cercle est située derrière l'église et le presbytère, dont l'aménagement primitif serait d'origine romaine, sa structure en pierre est admirable.

 

 

Histoire architectural :

LE CHATEAU

C'est au XIIe siècle semble-t-il qu'apparut une maison de Soye, qui aurait construit le château primitif. Cette bâtisse, citée dans les archives depuis 1354, au XVIe siècle elle comportait des "tours, un fossé à fond de cuve, une chapelle, une grange, un colombier devant la porterie" description qui s'apparente d'avantage à une maison forte qu'à un château fort.   

De la fin du XIIIe siècle au début du XVe siècle, le château fut la propriété de la famille de Neuchâtel, le prestige de la seigneurie de Soye est en grande partie expliquée par la proximité de l'abbaye cistercienne de Lieucroissant, nommée à partir du XVIe "Des Trois Rois". 

En 1555, l'empereur Charles Quint donna Soye au Baron Ambroise Précipiano, ingénieur génois, à titre de récompense pour avoir très bien fortifié Dole et Gray à moindres frais. A la Révolution le "comté" de Soye échut successivement à la famille de Grammont à la marquise de Foudras, au conseiller Maire et enfin à la Duchesse Adélaîde Philippine de Durfort de Lorges.

 

En 1831, la famille Gevigney devint propriétaire pendant plus d'un siècle, leurs biens revinrent ensuite à leurs cousins de Chambure, titre de noblesse remontant à 1525, dont la devise est "Stella Ducet, l'étoile te conduira".

Il demeure aujourd'hui la résidence secondaire de la famille de Chambure.

Le château primitif a été rasé par les troupes de Louis XIV, en 1668, Ambroise Précipiano apporta de nombreuses modifications au château primitif, ainsi deux tours percées de trois cannonières.

 

Le château actuel rectangulaire de huit mètres sur vingt cinq mètres, s'appuyant sur le mur occidental de l'édifice de Précipiano, a été construit au début du XVIIIe siècle, mais la façade, en appareil moyen, à joints réguliers, a été restaurée au XIXe siècle.

Il est situé au milieu d'un grand parc arboré, bordé à l'est par la route qui conduit à Pompierre sur le Doubs, le parc est coupé en son centre par le bief de la Soye.

Quatre portails cardinaux donnent accès au parc, celui du nord, qui est l'entrée principale, est flanqué de deux tourelles, précédées par des communs. 

 

 

 

LA MAISON COMMUNE

 

Au temps du cadastre napoléonien, la Maison Commune n'était pas encore construite. Elle le fut guère après c'est-à-dire en 1840 et était composée d'un soubassement, d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'une comble. Elle regroupait la mairie et deux salles d'écoles.
La municipalité décide en janvier 1881 d'agrandir la maison d'école aux deux extrémités de trois mètres ; en hiver, 70 à 75 élèves sont entassés dans un espace de 37 mètres carrés, ainsi les salles de classe seraient plus vaste, le logement plus grand également et la symétrie du bâtiment respectée.

On remarque que la Maison Commune depuis sa construction n'a pas beaucoup changé hormis les tuiles (avant, le toit était couvert de petites tuiles), les escaliers ont été refaits ainsi que le soubassement.

 

Il faut attendre la IIIe République et les lois de Jules Ferry qui rendent l'enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïque pour assister au développement de l'instruction dans la commune. En 1840, l'école ne disposait pas d'une cour de récréation pour les élèves, en 1947 la commune décide de l'achat du terrain nécessaire pour créer une cour fermée. Joseph Poète, de Clerval fut le premier recteur d'école, en 1962.

En septembre 1984, un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) a été créé entre les deux villages de Soye et de Bournois, pour être dissoud en 2001 à la suite d'une baisse d'effectif des élèves qui rendait se regroupement non viable. Aujourd'hui existe un RPI entre les communes de Soye - Pompierre sur le Doubs - Fontaine les Clerval.

 

LES MAISONS

Au cours de la Guerre de Dix Ans, rares furent les maisons dont une petite partie subsista. 

 

Aujourd'hui, on peut voir encore dans la maison Druet, route de Bournois, une belle porte à linteau sculpté datant de 1627.

 

Dans la rue du Jalant et de la Veue quelques maisons montrent leurs fenêtres à pierre du dessus travaillée, à noter deux portes voûtées, dont une en bordure de route. Quelques dates relevées sur les linteaux de porte 1732 - 1734 - 1744 - 1800. Celles qui s'édifièrent plus tard adoptèrent le style à la française : grande cuisine à grosses poutres apparentes et vaste cheminée portant à l'arrière une plaque de fonte (taque) dont le rôle consistait à communiquer la chaleur de l'âtre à la pièce contiguë, le "poêle".

Plusieurs maisons ont dans leurs murs des pierres de taille provenant de constructions anciennes détruites, en particulier de l'Abbaye des Trois-Rois. Le linteau de la maison Lombardet Marcelle, route de L'Isle, porte l'inscription suivante évoquant la trahison de Judas, que l'on peut traduire ainsi "Tu trahis (ou tu livres) le fils de l'homme par un baiser." Saint Luc, chapitre 22 verset 48. 1827.

 

Le presbytère dont le linteau de la porte d'entrée est frappé de l'inscription SOLIDEO (à Dieu seul).

 

Des dates différentes apparaissent parfois dans la même maison, ce qui indique une modification de l'habitat, un agrandissement ou un apport de matériaux provenant d'autres bâtiments ruinés. 

Ainsi la maison Jeannin, outre les années 1830 et 1834 inscrites sur deux linteaux des fenêtres rue du Crau, on remarque, encastrées dans le mur en bordure de la route de L'Isle, une clé de voûte de 1764 d'inspiration profane et à peu de distance une autre pierre de 1811 exaltant le sentiment religieux.

 

                                                                        

 

 

 

 

 

 

Histoire religieuse

L'EGLISE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On connait peu de chose de l'ancienne église, qui a été plusieurs fois réparée en tout ou en partie, modifiée et agrandie. Elle a souffert des conflits des armés, fut  dévastée en 1636 lors de la guerre de Dix Ans.
L'ancien bâtiment n'avait qu'une seule nef avec deux chapelles latérales, celle de la Vierge, à droite, celle du Seigneur de Soye, dite chapelle Saint-André, à gauche. 
Cette dernière renfermait les sépultures d'anciens seigneurs de  Bauffremont dont les pierres tombales constituaient le dallage. De nombreux plans et projets furent émis durant un siècle, concernant le bâtiment lui même, les cloches, une horloge, le mobilier, le presbytère, le cimetière entourant l'église, ce que confirme la visite pastorale de 1835 faisant état "d'une église en mauvais état devant être réparée prochainement".

 

L'église actuelle fut donc construite sur les bases de l'édifice précédent en 1836  pour l'essentiel, Soye comptant à l'époque près de 800 habitants il s'agissait de construire un bâtiment permettant d'accueillir davantage de personnes qu'autrefois. Le 3 septembre 1838 a lieu la réception des travaux de l'église que nous connaissons aujourd'hui.

 
 
L'église actuelle se présente comme un édifice robuste attenant à un clocher haut de 34 mètres surmonté d'une croix et d'un coq-girouette. Cette église à clocher-porche, composée d'une nef principale couverte par une belle voûte en berceau, divisée en six traversées; les bas-côtés sont voûtés d'arêtes. La solidité  de l'édifice est assurée par de nombreux piliers de renforcement.

 

 

 

Une niche du clocher abrite une Vierge à l'enfant Jésus, au dessous, une plaque indique la date du jubilé de l'église : 1876.

La fresque du choeur porte la signature Roberti Brixiensis. Elle représente le Christ donnant à Saint Pierre les clés du Paradis. Des vitraux représentant ND de Lourdes et ND de la Salette ont été placés en 1888.

 

 

 

En entrant dans l'église, on remarque à droite un crucifix sous verre provenant de l'école et rapporté à l'église en 1912. L'inscription suivante a été apposée : "Banni de l'école, il a trouvé un refuge ici et dans nos coeurs".

 

 

Le 1er mars 1900 F.V.Dubillard, évêque de Quimper a solennelement consacré l'église de Soye. Dans le sépulcre de l'autel principal ont été placées les reliques de saint Fortunat et de saint Lucien. Le même jour a été inaugurée dans la nef principale une plaque de marbre rouge rappelant le martyre du Père Elisée et des Frères Mineurs Capucins, morts pour la foi le 27 novembre 1794.

 

Dans la nef gauche, on retouve le buste en marbre blanc érigé à la mémoire de l'enfant du pays, François-Virgile Dubillard (né à Soye le 16 février 1845, de Henry Dubillard et de Françoise Fournier). Ce haut dignitaire de l'église, issu d'une famille de modestes paysans, entra au séminaire de Consolation puis à celui de Besançon. Il gravit les échelons de la hiérarchie catholique, il fut missionnaire apostolique, vicaire général du diocèse de Besançon, archidiacre de Saint-Ferjeux, supérieur du grand séminaire, évêque de Quimper et du Léon à partir de 1899. Le pape Léon XIII le nomma archevêque de Chambéry en 1907. Il décèdera à Chambéry le 1er décembre 1914 et repose dans la cathédrale de cette ville.

En 1950, l'intérieur de l'église est entièrement repeint, suivi de la réfection du clocher en 1976 et dernièrement de la toiture en 2002 (22 000 petites tuiles, soit 47 au m², fer de lance ont été posées).

Le clocher renfermait avant la révolution trois cloches (minora, média, majora) deux ont été réquisitionnées pour faire des pièces de monnaie et des canons. Les deux cloches actuelles, la plus imposante, se nomme Charlotte, elle a été bénite par M. Delacourt, curé de Soye, son parrain Messire Jean-Baptiste Vernier Gaspard Durand, de Gevigney et de Soye, conseiller à la Cour de Besançon; sa marraine Dame Zoé, comtesse Henriette Bernard de Sasseney son épouse. Redevable aux généreux dons des habitants et à Messieurs Antoine Pégeot, maire de Soye et Pierre Fournier, son adjoint, 1827.

L'autre plus petite se prénomme Marie fabriquée à Morteau en 1861, fêlée elle fut refondue, et remontée au clocher le 2 novembre 1955 sans bénédiction. Elle avait initialement pour parrain Albert de Gevigney et pour marraine Marie Mareschal de Longeville, épouse de Robert Durand de Gevigney. La sonnerie électrique des cloches a été installée en octobre 1949.

De nos jours l'Abbé Girardin Edouard, qui officie à l'église de Soye depuis le 31 mai 1970, célèbre toujours les messes le dimanche, il a également en charge les communes de Pompierre sur le Doubs et de Mancenans.

Le presbytère jouxtant l'église, est un beau bâtiment construit en 1827, réhabilité en  trois appartements, il abrite également la salle de bibliothèque, et le secrétariat de Mairie.

 

LE CIMETIERE ET LES CROIX :

Si l'église a toujours été située au même endroit, ce n'est pas le cas pour le cimetière. Celui-ci qui était à l'origine autour de l'église a connu successivement deux transferts. Tout d'abord, en 1864, il est placé à quelques pas en dehors du village. Mais il est dans un endroit marécageux et l'eau est toujours présente lorsqu'on creuse les fosses. Donc en 1867, un nouveau cimetière est construit à 200 mètres environ au Nord du village sur la rive du chemin vicinal de Soye à Uzelle. Le mur du cimetière et le seuil de la porte d'entrée sont recouverts de pierres de taille.

 

Citons enfin la grande croix, vestige de l'ancien cimetière, sur son socle en pierre, devant l'église, et les simples mais nombreuses croix, en bois ou en métal, disposées à de nombreux carrefours et aux différentes entrées du village, ce sont des croix des Rogations.

 

 

Ce sont des processions que l'on faisait pendant trois jours chaque année en mai, pour que les récoltes soient bonnes. Les quatres Rogations étaient pour le maïs, le foin, la moisson, et la vigne. Par exemple, la procession de Saint-Marc le 25 avril se faisait à la croix sur la route de Pompierre, quatre croix pour quatre dérogations".

 

 

Le 3 mai 1942, lors des Rogations, les jeunes du village ont érigé dans le pâturage "Sur Queuille" une croix qu'ils ont fabriquée et transportée et transportée en procession. Dégradée par les intempéries, elle a été remplacée en 1985 et dernièrement le 15 août 2011 cette croix a été fabriquée par un jeune du village Lucien Fournier.

Mise en place d’une nouvelle croix

 

 

 

 

 

 

 

 

LA CHAPELLE SAINTE-ANNE 

Dans la crainte d'être atteints par l'épidémie du choléra qui sévissait en France dès 1851, les habitants de Soye promirent de construire une chapelle sur la colline de Sarrazins si la commune était épargnée.
Conformément au voeu des habitants et rendant grâce à Dieu d'avoir relativement protégé le village de l'épidémie, ils édifièrent en 1854 une chapelle dédiée à Sainte-Anne, dominant de l'ouest le village, une statue en pierre de Sainte-Anne et vénérée dans le pays fut placée sur l'autel.

 

 

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